Au dernier commandement, toutes les voiles s’abaissèrent, et le navire s’avança d’une façon presque insensible, ne marchant plus que par l’impulsion donnée.
Les lanternes ne brillaient plus et les coups de canon avaient cessé ; toutes les voiles furent successivement déployées et le vaisseau s’avança rapidement sur l’eau.
Sa voilure était suffisante, et il pouvait profiter du vent comme un simple clipper ; mais, avant tout, il comptait sur la puissance mécanique renfermée dans ses flancs.
Une vague réverbération éclairait son gréement et indiquait que les feux étaient poussés à outrance. Des gerbes d’étincelles, des scories de charbons enflammés, s’échappant de ses cheminées, étoilaient l’atmosphère.
Laissons-nous aller au vent de notre coeur tant qu'il enflera la voile ; qu'il nous pousse comme il lui plaira, et quant aux écueils... ma foi tant pis !
Après tout, si on les interroge sur leur nudité, il leur suffira de dire qu'ils ont été victimes des pillards norvégiens, dont tout le monde a vu les voiles dernièrement !
Pendant deux heures, Cyrus Smith et ses compagnons furent uniquement occupés à haler les espars sur le sable et à déverguer, puis à mettre au sec les voiles, qui étaient parfaitement intactes.